Être parent… Du rêve à la réalité

Il était une fois un parent parfait …

Votre aventure de parent a sans doute commencé déjà très jeune dans votre tête :  « Quand j’étais petite fille, j’ai bercé des poupées. On faisait comme si j’étais leur maman et tout allait si bien. Mon frère ou mon cousin jouaient le rôle du papa parfait. A travers ce jeu symbolique déjà, je me voyais parent.

Adolescente, j’ai beaucoup observé mes propres parents. Je voyais surtout ce qu’ils ne faisaient pas bien à mes yeux. Mes besoins n’étaient pas entièrement comblés par eux et je les ai pas mal critiqués pour cela. Je me suis jurée de faire mieux qu’eux, de ne pas reproduire les erreurs qu’ils ont faites avec moi et qui m’ont fait souffrir.

Une fois à l’âge adulte, on imagine le parent que l’on voudrait devenir : une maman qui a toujours le sourire aux lèvres ; un papa proche de ses enfants ; une femme et un homme pour qui être parent est une source constante d’épanouissement. Etre un parent ouvert d’esprit qui ne met pas de pression sur son enfant pour qu’il suive sa propre voie.

dessin famille parfaite

… et des enfants parfaits

Et, en toute logique, de très bons parents doivent forcément façonner des enfants idéaux eux aussi…   car les « les bons parents font de bons enfants » entend-t-on souvent. Vous vous êtes peut-être imaginé qu’il n’arriverait rien à votre tableau parfait, que vos enfants seraient sages, qu’ils obéiraient, qu’ils seraient polis, qu’ils réussiraient à l’école, qu’ils seraient loyaux envers vous, qu’ils seraient reconnaissants de tout ce que vous aurez fait pour eux…

Et comme pour beaucoup de couples, vous avez sans doute pensé que les liens entre vous seraient renforcés avec l’arrivée des enfants…

Un retour à la réalité parfois difficile

Parent idéal, couple idéal, enfant idéal… Nous avons tous une famille de rêve en tête. Un idéal un peu fou en fait. Et puis un jour, la réalité débarque, avec son lot de difficultés qui n’ont pourtant rien d’exceptionnel :

  • Une grossesse qui nécessite du repos, des inquiétudes pour la santé du bébé, une vie sexuelle au ralenti, un accouchement stressant, un allaitement pas évident…
  • Un bébé qui pleure beaucoup, qui dort très peu de jour comme de nuit et peu de temps pour souffler ou prendre soin de vous…
  • Un conjoint dont vous vous éloigné parce que les priorités ont changé…
  • Un enfant parfois turbulent, avec une personnalité pas aussi malléable que ça. Un enfant qui grandit et vous critique à son tour…
  • Les doutes qui s’installent, les erreurs commises, les angoisses de parent du type «  Est-ce moi qui ne fais pas ce qu’il faut ? », « Me suis-je trompé à ce point ? », « Est-ce mon enfant qui n’est pas comme les autres ? »…

Pour certains parents, l’écart entre le rêve et la réalité est difficile à vivre.

Mais alors, que faire de ces idéaux ?  

Les idéaux que vous avez intégrés depuis votre plus jeune âge sont difficiles à déloger. La bonne nouvelle, c’est qu’ils peuvent jouer le rôle de « boussole parentale » : ils vous indiquent la direction à suivre et vous donnent l’envie d’être un meilleur parent sans pour autant imposer l’excellence. Ils sont là pour vous rappeler que pour bien grandir, les enfants ont besoin de parents aimants et disponibles.

Par contre, si ces idéaux deviennent une obsession, un absolu, alors ils vous écrasent. Ils vous empêchent d’être fier de ce que vous êtes et vous laissent un goût d’imperfection…

Trouver le juste milieu entre le « tout parfait » et le « laisser-aller »

équilbre

Pour ne pas tomber dans le travers de la course au « tout parfait » tout en retirant les bénéfices de vos idéaux, prenez le temps de vous apprécier en tant que parent.

  • Prenez le temps de vous apprécier en tant que parent
  • Voyez plutôt tout ce que vous faites déjà bien (des parties de votre plan « parent idéal » que vous possédez déjà), au lieu de vous concentrer sur ce que vous n’avez pas fait.
  • Soyez fier du chemin parcouru plutôt que frustré de la distance qu’il reste à parcourir, car il n’y a pas d’école pour devenir parent, on apprend avec ses enfants au fur et à mesure qu’ils grandissent.
  • Félicitez-vous pour ce que vous accomplissez chaque jour pour vos enfants. Ce que vous réalisez peut vous  paraître banal mais c’est là que réside le cœur de la vie familiale.

Idée pour vous y aider :

Instaurez avec vos enfants et l’autre parent le « jeu des bravos » : chaque semaine, chaque membre de la famille félicite les autres pour une action ou une parole positive. Pour le faire, on utilise une phrase comme : « cette semaine, je félicite X pour ce qu’il a dit/fait… ». Ce rituel, pourtant si simple, est doublement bénéfique :

  • Il vous donnera l’occasion de dire à vos enfants que vous êtes contents d’eux (c’est très efficace pour la qualité de vos relations).
  • Il leur donnera l’occasion de vous aider à penser du bien de vous en tant que parent.

Ils vous féliciteront souvent pour des choses que vous considérez comme banales mais qui sont très importantes à leurs yeux : un repas qui leur a plu, de l’aide que vous leur avez donnée, un petit jeu auquel vous avez participé … Avec les plus jeunes, n’hésitez pas mobiliser des contes ou jeux  spécialement développés à cet effet. Avec les ados, utilisez des supports variés pour distribuer les « bravos » (post-it, sms, …).