Parentalité: trouver ses solutions "sur mesure"
La parentalité est extrêmement complexe et les problèmes divers. Il revient à chacun de trouver sa solution, celle qui lui convient en tant que mère ou père et qui convient à l’enfant. Celle qui sera en phase avec les particularités de la situation vécue.
Attention donc à tous les conseilleurs qui vous entourent : votre entourage, vos amis, les parents que vous croisez à la sortie de l’école … Prenez garde aux solutions « prêtes à l’emploi » qui font croire qu’il suffirait de faire « ceci » pour que « cela » se produise, ou de réagir de « telle » manière pour solutionner un problème. Pourquoi ? parce que ce qui s’est révélé utile pour un parent avec son enfant pourrait ne pas convenir à la situation, à la personnalité ou aux besoins d’un autre parent et de son enfant.
Trouver ses propres solutions
- Cela commence par apprendre à reconnaître ses forces en tant que parent. En effet, lorsque l’on rencontre des difficultés dans l’éducation des enfants, on a souvent tendance à s’appesantir sur celles-ci tant et si bien qu’on ne voit plus comment s’en dégager. Il est donc essentiel de faire l’inventaire de vos compétences. Prenez par exemple une tirelire et placez-y chaque jour au moins une pièce, c’est-à-dire un feuillet, sur lequel vous complétez: « Aujourd’hui, j’ai réussi à …calmer mon enfant en crise … parce que je… sais me montrer très patient ….». En cas de difficulté, allez puiser dans vos ressources des idées pour vous sortir d’un mauvais pas.
- Être parent, c’est parfois accepter qu’il n’y ait pas de solution miracle, que la parentalité est comme une épargne sur le long terme : on y met chaque jour un peu de richesse selon ses moyens et un jour, cela payera. Les enfants ont tous une part d’ « autodétermination » c’est-à-dire qu’ils ne subissent pas notre influence comme s’ils étaient passifs et à la merci des décisions -bonnes ou mauvaises- que leurs parents prennent pour eux. Ils sont actifs dans leur propre développement. Certains, en fonction de leur personnalité notamment, sont plus sensibles aux réactions de leurs parents, d’autres moins. Certains enfants prennent beaucoup d’initiatives et de décisions pour eux-mêmes tandis que d’autres sont plus dépendants de leurs parents.
- En réalité, on ne fait pas ce qu’on veut de ses enfants. Ils ont aussi une part de leur destinée entre leurs mains ; leur personnalité détermine la manière dont vous pouvez les guider vers l’âge adulte. Il est donc important d’admettre que certains enfants sont plus faciles à élever que d’autres. Même en faisant de son mieux, on ne trouve pas toujours une solution qui fonctionne tout de suite. Accepter cela, c’est éviter beaucoup de culpabilité inutile ; c’est rester un parent humble mais motivé sur le long terme. C’est d’autant plus important que la parentalité est un engagement pris pour de longues années voire pour toute une vie… Il faut pouvoir garder des forces, ne pas s’épuiser en début de course et au contraire se montrer endurant.
- Lorsque les difficultés sont très intenses ou trop nombreuses, faire l’inventaire de ses compétences peut être compliqué. Si ce n’est pas possible, les professionnels spécialisés dans le domaine de la parentalité sont là pour vous aider à mettre vos ressources en évidence et à les activer lorsque c’est nécessaire.
En complément des pistes suggérées par la Professeure Isabelle Roskam, gardons ceci à l'esprit :
- Le parent parfait n’existe pas. On est souvent tenté d’observer ce que font les autres parents. Si dans votre entourage, vous avez d’autres parents avec qui vous vous entendez bien, pourquoi ne pas échanger vos expériences ?
- Se tromper est essentiel. Rappelons-nous que l’apprentissage se fait par essais et erreurs. L’échec est formateur autant pour les enfants que pour les adultes.
- Lorsque les émotions désagréables se présentent, laissons-leur une place. Le fait de ressentir des émotions/sentiments inconfortables (frustration, déception, colère, tristesse, etc.) est indispensable au développement de l’intelligence émotionnelle.
- Faire confiance à nos enfants. Tout contrôler est épuisant et… souvent inefficace. Identifions ce qui dépend réellement de notre intervention, et pour le reste, essayons d’impliquer notre enfant et pourquoi pas un réseau plus large (famille, ami, etc.).
- Accepter l’ennui. Sur-stimuler l’enfant finira par l’épuiser aussi. Mettons de côté, de temps en temps, les activités pédagogiques et jouons tout simplement pour le plaisir. Laisser à l’enfant des heures creuses lui permettra d’apprendre par lui-même à combler ce temps.