Les différents types de besoins fondamentaux

Tout d’abord, la liste des besoins fondamentaux est mal connue. Nous pouvons identifier des besoins dans 3 domaines : physiques, psychologiques et existentiels.
Les besoins physiques
Tout le monde s’accorde sur la nécessité de boire, manger et dormir. A côté de ces besoins phares, il en est une série de moins connus qu’il est urgent de réhabiliter. En effet, plusieurs d’entre eux sont considérés comme un luxe, que l’on s’accorde si on a le temps, ce qui revient à dire beaucoup trop rarement. Dans ce registre, citons la détente, le plaisir et l’exercice.
La détente, un besoin ? Oui, se détendre, c’est se permettre d’évacuer les tensions accumulées. Par exemple, marcher un moment pour déconnecter et relâcher la musculature. De cette manière, la détente permet au système nerveux involontaire (SNI) de passer en mode « récupération ». Or c’est le SNI qui commande une palette de fonctions vitales comme la circulation (le rythme cardiaque, la tension artérielle), la digestion etc. La recherche scientifique actuelle nous dit clairement que ceux d’entre nous qui se détendent régulièrement sont en meilleure santé que ceux qui ne le font pas !Il est possible de faire le même constat pour le plaisir et l’exercice.
Le besoin de rire : nous ne rions plus assez, et pourtant, rire permet d’évacuer le stress, de renouveler l’air des poumons, de « masser » les intestins, de consommer des calories superflues, de libérer dans le corps des hormones de plaisir… Parallèlement, nous ne faisons plus assez d’exercice physique. Les médecins s’accordent pour dire que beaucoup de maladies de notre époque sont des maladies de sédentaires, c’est-à-dire de personnes qui ne bougent plus suffisamment.
Il est donc souvent utile, voire nécessaire, de revoir ses priorités quand son style de vie ou sa façon de voir les choses relègue le « prendre soin de soi » au rang du superflu.
Les besoins psychologiques
La tentation de mal les considérer est peut-être plus grande encore. Néanmoins, combien de dépressions sont-elles liées à un manque de contacts ou d’échange, d’affection ? Comme beaucoup de mammifères, l’humain a besoin d’une vie sociale avec des contacts, du soutien de ses proches ou de ses collègues. Si cela manque, il va chercher à compenser… en mangeant trop ou en buvant trop, en fumant ou encore en prenant des médicaments qui aident à moins souffrir de cet état de déséquilibre. On peut littéralement être malade de ne pas aimer ou de ne pas être aimé, d’être critiqué et jamais reconnu. Ceci démontre qu’il s’agit effectivement de besoins et non de futilités. Autrement dit, le confort matériel n’est pas suffisant à votre santé. Ce qui peut compliquer les choses, c’est que le « comment prendre soin de ses besoins psychologiques » n’est enseigné nulle part, et que leur satisfaction implique souvent autrui. Comment formuler une demande pour obtenir sainement des signes de reconnaissance ? Cela reste méconnu par beaucoup de personnes, et par conséquent, ces dernières passent beaucoup de temps à espérer que l’autre les comprenne et devine ce dont elles ont réellement besoin dans leur vie relationnelle. Cela engendre beaucoup de frustrations… ou de déceptions.
Les besoins existentiels
Un état de mal-être profond, de dépression ou d’anxiété peut trouver son origine dans un manque de réponse aux questions existentielles : quelles sont les valeurs auxquelles vous croyez ? Quel sens donnez- vous à votre vie ? Y a-t-il quelque chose après cette vie ? Depuis que l’Homme est sur terre, ces questions sont présentes et sont liées à sa capacité d’avoir conscience de lui-même. Au XXI ième siècle, notre société de consommation fait peu de place à cette dimension de l’être humain. Malheureusement pourrait-on dire. Aujourd’hui, les études sur les personnes qui souffrent de burn-out montrent bien que l’une des causes se trouve dans l’impossibilité d’être en accord avec leurs valeurs profondes sur le lieu de travail. Bien sûr, comme pour les autres besoins, il n’y a pas de réponse unique, d’ailleurs les différentes philosophies et religions sont des tentatives de réponse à ce besoin humain. Ce qui compte sans doute le plus, c’est de laisser une place à ces aspirations profondes. Oser en parler, poser un geste pour défendre une valeur importante à vos yeux, participer à une activité qui permette d’échanger avec d’autres sur ces aspects, donner une dimension humanitaire ou artistique à votre vie… Ce sont différentes façons de nourrir ces besoins tout aussi indispensables que les autres.
Votre santé et votre existence dépendent donc de la satisfaction de vos besoins. Cela demande des réponses équilibrées dans les trois domaines (physique, psychologique et existentiel). Ceux-ci ne sont pas séparés de manière « étanche » : un manque dans un domaine influencera la satisfaction des besoins dans les deux autres domaines. D’ailleurs, quand ça ne va pas, un domaine est souvent le « porte-parole » des autres : un mal de dos peut cacher un manque de soutien des proches ou un manque de contact humain.
Besoins et bien-être
S’il est de plus en plus évident que la santé est intimement liée à la satisfaction des besoins, il faut savoir que le bien-être au sens large est également concerné.
Être bien, c’est le bonheur ! Mais où est caché le bonheur ? Après une bonne nuit de sommeil, un vrai moment d’amitié ou un geste d’entraide désintéressé, ne vous êtes-vous jamais senti « reboosté », défatigué, remotivé ? Nous sommes ainsi faits que ce qui est bon pour nous nous donne de l’énergie et de bonnes sensations.